Une phrase glissée entre deux thés, une découverte étonnante, une image... Retrouvez ici l’info en plus, glanée dans les rues de Sanaa, au cours d'une séance de Khat ou l'un de "mes vagabondages yéménites."
- TENTATIVE DE KIDNAPPING- 18/10/11
"Où est la journaliste française? Est-ce que c'est elle?" demande un homme en colère le doigt pointé dans ma direction. A ses côtés dans un pick up blanc, un homme kalachnikov à l'épaule et bâton en bois dans la main. Mon accompagnateur du jour, le chef du quartier Kentucky, une zone très sensible de la capitale yéménite où se déroule ma manifestation du jour, répond du tac au tac "ce n'est pas cette jeune fille, elle fait partie de notre famille" avant de me glisser "n'ouvre pas la bouche, cet homme est dangereux." Face à la parole du Sheikh de Kenctucky, le duo n'a pas d'autre choix que de poursuivre sa route. Je suis hors de danger pour la journée et averti pour les jours à venir.
Couvrir les manifestations à Sanaa est devenu extrêmement dangereux outre les kidnapping, les journalistes sont également exposés aux balles perdues ou délibérées Depuis janvier 2011, cinq journalistes ont trouvé la mort au Yémen en couvrant les manifestations, quatre correspondants étrangers ont été expulsés.
--CHERS LECTEURS -- 26/9/11
Je présente ici mes excuses pour la mise à jour pas toujours très suivie de mon blog. Avec une moyenne quotidienne de cinq reportages radio par jour, deux directs tv et des heures sur le terrain...Je vous avoue que lorsque le dernier "message envoyé" de la journée s'inscrit sur ma boite mail, je n'ai pas envie de passer une heure de plus à faire des mise à jour, surtout qu'il est bien souvent minuit passé car les matinales préfèrent les nouvelles les plus fraiches possible.
En vous remerciant pour l'attention que vous portez à mon blog, je file vérifier que la "zone de guerre" de Sanaa dans laquelle un trajet en taxi pouvez vous coûter la vie il y a deux jours est bien réouverte à la circulation depuis ce matin...
-- LE VIEUX SANAA MANQUE DE GAZ-- 29/4/11
Il fait nuit noir, le vieux Sanaa s'endort quand soudain des hurlements et le tintement du fer résonnent sous mes fenêtres... Que se passe-t-il ?
Tout simplement un arrivage de bouteille de gaz...Le premier depuis plusieurs jours. Au vu de l'attroupement et de l'excitation des hommes du quartier autour du camion, on comprend l'heure tardive de cette livraison.
Sur la raison de cette pénurie l'opposition et parti au pouvoir se rejettent la faute. Pour la première, le gouvernement bloque les camions de ravitaillement à l'entrée de la capitale, pour le second, ce sont les tribus de Mareb les responsables puisqu'ils coupent les pipeline d'approvisionnement.
-- L'ONU CORROMPUE ? -- 11/02/2011
Ces dernières semaines, la presse anglophone du Yémen a rapporté les témoignages de réfugiés qui accusent l'Office des Nations Unies pour les réfugiés (l'UNHCR) de corruption.
Deux exemples: - Dr. Hassan Al-Tamimi, réfugié irakien. Un employé de l'agence nommé Al-Jahmi lui aurait réclamé 6 000$ pour compléter sa demande rapidement.
-Hassan Al-Haydari, réfugié irakien. Le même Al-Jahmi aurait exigé 4000$ afin de remplir une demande d'asile pour lui permettre de se rendre avec sa fille au Canada
Un comité d'enquête envoyé par les responsables de l'UNHCR de Genève est arrivé au Yémen hier pour vérifier ces informations.
-- LA TUNISIE EN EXEMPLE ?-- 15/01/2011
Les contestations populaires qui ont poussé le Président tunisien à la démission réveillent les discussions politiques à Sanaa. Voici quelques extraits de conversations grappillées sur la banquette d'un minibus ce matin:
"Le Président du Yémen Ali Abdullah Saleh est au pouvoir depuis plus de trente ans, et Ben Ali commandait la Tunisie depuis vingt-trois années! C'est bien le changement, mais ici la rue ne pourra jamais renverser le pouvoir pour une raison simple: on n'a pas d'unité populaire! Le nord et le sud ne s'entendent pas et en plus on a les tribus!"
"Le problème le plus important au Yémen est que l'on est dirigé par des chef de tribus, et non pas des gens éduqués!"
Si la situation de la rue yéménite est loin de ressembler à celle de sa cousine tunisienne, certains sujets restent sensibles et pourraient entrainer de l'agitation dans les semaines ou mois à suivre.
-- CHASSE A L'HOMME -- 31/12/2010
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, depuis quelques semaines des affiches avec la photos de membres d'al Qaïda recherchés dans le pays recouvrent les murs du vieux Sanaa. Bien souvent de petits attroupements de curieux se forment devant les clichés. Voilà quelques uns des commentaires interceptés: "ils sont déjà morts!", "Pourquoi mettent-ils ça? On s'en fiche nous d'al qaïda", "C'est bien la première fois que la police fait quelque chose!"
-- UN FRANCAIS TUE PAR AL QAÏDA AU YEMEN: CE QU'IL S'EST VRAIMENT PASSE -- 23/12/2010
Mi octobre, Jacques Spagnolo, un Français directeur de la compagnie énergétique OMV a été tué par un de ses employés. La presse a rapporté qu'Al Qaïda dans la Péninsule Arabique était derrière l'attaque. Voilà ce qu'un employé de la compagnie, témoin de la scène m'a racontée: "la vieille du meurtre, MR.Spagnolo a donné une gifle au gardien devant tout le monde. Sur le coup, celui-ci n'a rien dit mais après l'incident il a confié qu'on ne pouvait pas l'insulter de la sorte. Le lendemain, il est arrivé au travail armé et a tiré sur le directeur. C'est une simple vengeance, rien à voir avec Al Qaïda! "