Iran

Voici le travail effectué lors de deux missions en Iran, la première en février 2009 et la seconde  en novembre/décembre 2009 pour l’écriture le Petit Futé.

SUR LA ROUTE (MAGAZINE)

  • L’Iran de la frontière afghane aux steppes arméniennes, diffusion janvier 2009
  • Trois jours de train de Damas à Téhéran,  septembre 2009

Ecriture du Guide Petit Futé Iran Edition 2010 (celui présenté ci-dessus)

 

 

 

Reportage Sur la jeunesse iranienne, diffusion mars 2009

 

  • Hadès, le magazine des autres

Dizin, l’impertinente iranienne

Pour s’échapper d’Iran, pas besoin de traverser de frontière. A deux heures de route de Téhéran se cache un endroit où les mœurs sont plus libérées que dans le reste du pays. Reportage.

Confortablement installée sur le siège passager d’une voiture de maintenance des routes, je m’aventure vers les sommets. «  Elles sont belles, hein ? » questionne mon chauffeur le doigt pointé vers les montagnes. J’acquiesce, une réponse négative risquerait de lui briser le cœur. Cela fait trente minutes que le jeune homme parle avec passion de ces pentes enneigées, « ses femmes » comme il les appelle. 2700 mètres d’altitude, Dizin. Fin d’un trajet pas vraiment gagné d’avance. En gare routière de Téhéran ma destination avait inquiété plus d’un voyageur, « il y a des loups sur la route, vous n’y arriverez jamais » m’avait indiquée une jolie Iranienne.

Non desservi par les transports publics, le village semble vouloir se préserver des vagabonds trop curieux. Et pour cause, il renferme l’un des secret les mieux garder d’Iran. « La vie est magique ici » glisse Rorban Ali Khalor, une figure locale. Combinaison orange fluo, légère moustache et sourire ultra blanc, l’homme est un des pionniers du ski dans le pays. Au début des années soixante-dix, il chausse les skis pour « tenter l’aventure. » Cinq ans plus tard, la vallée inaugure sa première piste. « On a eu carte blanche pour développer le village » explique l’ex-champion olympique de ski, « ici on est plus libre que dans le reste du pays. Regarde autour de toi, tu as  l’impression d’être en Iran ? »

Dreadlocks, bière et cigarette

Pour être honnête pas vraiment. Depuis que j’ai chaussé les skis, je fais de bien étranges rencontres. Sur le télésiège par exemple. Ma voisine a laissé pendre ses longues dreadlocks blondes sur son blouson de ski. « La police monte très rarement ici, on est tranquille » glisse-t-elle. Et elle n’est pas la seule à avoir adopté une certaine décontraction vestimentaire. La plupart des femmes font fi du foulard islamique et du pardessus couvrant qui doit cacher les cuisses. Un vent de liberté qui souffle aussi en terrasse des restaurants. Les couples s’affichent en public. Bière dans une main, cigarette dans l’autre, une créature extravagante s’avance vers moi. « C’est comme en Europe ici, vous ne devez pas être dépaysée ! s’amuse Thara, « j’aimerais que ça soit comme ça partout en Iran »

A côté de ces touristes venus passer un instant hors d’Iran, Dizin abrite une poignée d’amoureux des montagnes. « La vie économique du village repose sur elles » explique la fille Khalor « votre voisin tient le restaurant d’altitude, votre mari est professeur de ski. A Dizin on est tous enfants des hauteurs. » Les montagnes, objet de culte au centre de toutes les discussions. « Ahmadinejad ? Nous l’aimons car il a donné de l’argent à l’équipe nationale de ski » confesse le fils de Rorban.  Un avis que ne partage surement pas Thara en train de fêter « à l’occidental » l’anniversaire d’un de ses amis quelques mètres plus haut.

Charlotte Velut

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