Archives mensuelles : juillet 2011

Intensification des combats aux abords de Sanaa

Des sources tribales rapportent que des affrontements entre l’armée yéménite et des membres de tribus au nord de la Sanaa ont fait une dizaine de morts et plusieurs blessés dans les deux camps. Les troubles à proximité de la capitale ont débuté début juillet entre les forces de l’ordre et les tribus locales dans les villes d’Arhab et Nehm.

Ecouter le sujet

D’après des sources tribales, des combats entre l’armée yéménite et des tribus du nord-est de Sanaa auraient fait des dizaines de morts et de blessés dans les deux camps. Des informations difficiles à vérifier, les dizaines de point de contrôle limitant les déplacements, notamment ceux des étrangers sur les routes du pays. Violences également au centre du pays ce jeudi 28 juillet 2011. Dans la ville de Taëz, la trêve passée entre les tribus de la région et les forces de sécurité de l’ordre a volé en éclat avec la reprise des affrontements d’après des témoins sur place.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut 

12 millions de dollars en échange des otages Français retenus au Yémen.

Des sources tribales et sécuritaires yéménites confiaient mercredi que les ravisseurs des trois Français au Yémen sont lies a al Qaeda et demande une rançon de 12 millions de dollars. Deux informations que ni le directeur de l organisation Triangle Humanitaire Patrick Verbruggen, avec laquelle travaillaient les Français ; ni le porte-parole du ministre des affaires étrangères français Bernard Valero n ont pu confirmer.

Ecouter le sujet

Des milliers de Yéménites fuient les combats du Sud

La province d’Abyan, dans le sud du Yémen, est secouée par des affrontements entre l’armée et des groupes armés, dont certains sont soupçonnés d’être liés à Al-Qaida.

Près de 95 % des habitants de Zinjibar, la capitale de la province, et de ses environs ont quitté leurs foyers.

L’enfant aux allures de petit « Einstein » s’appelle Abdullah. Début juin, le garçon jouait dans la rue lorsqu’un obus a blessé mortellement un homme sous ses yeux. « Depuis cet événement, il a perdu la tête, déplore son père. Il n’écoute plus, ne se concentre plus et ne parle plus. » Dans la clinique de fortune de l’école Rawda, où sont logés temporairement Abdullah et sa famille, le docteur Majed explique que « beaucoup de déplacés souffrent de traumatismes psychologiques ».

Il faut dire que les dernières semaines ont été agitées pour les habitants de la province d’Abyan. Le 29 mai, le gouvernement yéménite rapportait que des insurgés d’Al-Qaida s’étaient emparés de Zinjibar, la capitale de la région.

Des bombardements incessants

En réponse à cette attaque, les forces de sécurité du pays ont entamé une série de bombardements sur la ville et ses environs. « Nous sommes dans une situation d’urgence, alerte Bachir Ahmed Khan, responsable du HCR à Aden, où 15 000 personnes ont trouvé refuge. Quarante-quatre écoles ont été réquisitionnées. Un nombre équivalent de personnes ont fui dans la région voisine de Lahj et quelques milliers sont partis vers l’est de Zinjibar, qui demeure inaccessible », poursuit-il.

Vendredi dernier, le HCR a tenté d’envoyer deux camions de nourriture en direction de la ville d’Ahouar, à l’est de Zinjibar, mais le convoi a été attaqué par des groupes armés. Par mesure de sécurité, l’armée yéménite empêche les étrangers de se rendre dans la zone turbulente. Seuls les témoignages des déplacés permettent de se faire une idée de la situation.

Sortir à tout prix d’Abyan

Le regard attendri tourné vers « ses femmes » accroupies autour d’une galette de pain et d’une assiette de haricots rouges, Abdul Fatha raconte : « Je ne pouvais plus laisser ma mère, ma femme et mes sœurs dans cette situation. Nous étions enfermés sans nourriture, eau ou électricité ; le bruit des bombes dans les oreilles. »

Pour sortir d’Abyan sans prendre trop de risque, mieux vaut effectuer le trajet entre 6 heures et 8 heures ou entre 16 heures et 18 heures. Lui a choisi l’option matinale le 1er  juin dernier. Ses économies lui ont permis de louer une voiture, un service qui, à cause de la pénurie de pétrole qui sévit au Yémen, revient à près de 35 €. Une somme importante dans un pays où la moitié de la population vit avec moins de 2 € par jour.

La jeunesse fait face à l’armée

« Certains affirment que le conflit oppose Al-Qaida et l’armée yéménite, d’autres que cela se passe au sein même de l’armée yéménite. Je ne sais pas, je ne les ai jamais vus », ajoute Abdul Fatha. Sur la trentaine de déplacés interrogés, moins de cinq ont pu apercevoir les combattants. Ils évoquent des jeunes gens à la barbe longue, parlant dans un dialecte yéménite, saoudien, syrien, pakistanais ou égyptien.

Le gouvernement du Yémen les identifie comme membres d’Al-Qaida dans la péninsule arabique, la filière yéménite du mouvement terroriste. Les habitants d’Abyan interrogés n’ont pas entendu ces insurgés se revendiquer de l’organisation d’Oussama Ben Laden.

Al-Qaida présent dans la province d’Abyan ?

Leurs discours laissent plutôt penser à un mélange de mercenaires et de militants islamistes, parmi lesquels pourraient se trouver quelques éléments d’Al-Qaida. Fateh Mohamed Abdula est un des rares à avoir pu parler directement à l’un d’eux. « Il venait des Émirats, et il m’a demandé pourquoi je ne voulais pas l’aider à faire appliquer la charia, la loi islamique. Il m’a dit que je ne devais pas avoir peur de lui et il m’a proposé de me donner de l’argent et une voiture de luxe », relate-t-il.

CHARLOTTE VELUT, à Aden

Apparition télévisée d’Ali Abdullah Saleh

Pour la première fois depuis son hospitalisation en Arabie Saoudite le 4 juin, Ali Abdallah Saleh est apparu ce jeudi 7 juillet 2011 à la télévision, le visage brûlé et les mains recouvertes de bandages. Le président du Yémen a appelé au dialogue, sans faire mention de son éventuel retour au pays. L’opposition yéménite réclame la mise en place d’un conseil intérimaire pour empêcher son retour aux affaires.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

Les combats s’intensifient au Sud du Yémen

Vers la fin juin, les anti-régime de Sanaa ont organisé une marche en soutien des habitants d’Abyan demandant leur protection et des renforts pour l’armée qui se bat contre des groupes armés au sud du pays dont certains seraient, d’après le gouvernement, des groupes yéménites liés à al-Qaïda. Les affrontements, qui durent depuis le 29 mai dernier, date de la prise de Zinjibar par les insurgés islamistes, ont fait plus de cent morts dans les rangs de l’armée et des dizaines parmi les civils.

Par Charlotte Velut 

Retrouver le sujet sur le site de RFI.

ELLE Oriental Le Khat fait de la résistance

Plongé dans une crise économique, le Yémen connait des pénuries de pétrole, eau, gaz et une inflation massive pourtant un secteur semble épargné; celui du Khat. Pour comprendre comment et pourquoi cette petit plante narcotique de quelques centimètres se portent à merveille, je vous propose la lecture de cette article paru dans ELLE ORIENTAL au printemps.

Le Yémen touché par une crise économique

Confronté à cinq mois de soulèvement populaire, le Yémen fait face à une crise économique. La situation politique du pays étant instable, beaucoup d’entreprises suspendent leur activité. Ce samedi 2 juillet 2011, pour la première fois, les manifestants anti-régime ont laissé, le temps d’une marche, la politique ; et ont exigé qu’on leur donne pétrole, gaz et eau. Des biens indispensables au quotidien devenus inaccessibles pour beaucoup à cause de l’inflation qui touche le pays.

Avec notre correspondante au Yémen, Charlotte Velut